Événements à venir

 

 

Événements passés

2024

9 novembre 2024 – Table ronde sur le droit international & les doubles standards

Les doubles standards sont omniprésents dans le système juridique international, souvent mis en évidence dans les débats sur la paix internationale, les obligations climatiques et la réglementation de l’internet. Les ONG signalent fréquemment des divergences dans la manière dont les normes juridiques sont appliquées, et documentent les cas où certains acteurs sont tenus pour responsables alors que d’autres ne le sont pas. Ces perceptions de deux poids deux mesures ont façonné le discours public sur les conflits et les crises humanitaires en Ukraine, au Soudan, au Myanmar et à Gaza. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a souligné que le respect du droit international passait par l’élimination de la politique du deux poids, deux mesures.

Les doubles standards, ainsi que les questions connexes telles que l’hypocrisie et le « whataboutism », sapent l’équité et la légitimité du droit international. Les accusations de double standard sont particulièrement préjudiciables dans des domaines tels que les droits de l’homme, le commerce, le droit humanitaire et le droit pénal international. Elles remettent en cause la cohérence sur laquelle repose le droit international, érodent la confiance dans la réciprocité et diminuent la crédibilité des normes. Winston Churchill et Thomas Franck ont tous deux souligné les dangers des doubles standards et, malgré la persistance de ces préoccupations, l’impact de ceux-ci sur la pratique juridique internationale n’a été que peu étudié.

Les débats actuels, stimulés par des conflits tels que ceux de Gaza et de l’Ukraine, ont ravivé les discussions sur la légitimité et l’objectif du droit international. Si les accusations de double standard peuvent remettre en question les incohérences, elles sont parfois politisées par les États pour détourner les critiques, comme le montrent les appels de la Chine à enquêter sur le traitement des enfants indigènes par le Canada et le rejet par Duterte des poursuites engagées par la CPI. Malheureusement les exemples sont nombreux.

Ces accusations sont devenues des outils puissants de la politique mondiale, utilisés par les États pour critiquer l’ordre international de l’après-Seconde Guerre mondiale. Par exemple, la Russie et la Chine ont invoqué les doubles standards pour justifier leurs actions en Ukraine et dans la mer de Chine méridionale. Il est essentiel de comprendre le rôle des doubles standards dans le droit international, car ils déterminent la manière dont le droit est pratiqué et perçu.

Cette table ronde, qui fait partie d’un projet dirigé par David Hughes (Université de Toronto) et Patryk Labuda (Central European University), explore la manière dont les doubles standards perçus et réels remettent en question la légitimité du droit international. Des événements antérieurs ont eu lieu à la Freie Universität Berlin et à l’American Branch of the International Law Association, et une conférence majeure est prévue pour mai 2025 à Genève. La table ronde de l’Université d’Ottawa, soutenue par le Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne réunira des experts de divers domaines juridiques pour une discussion informelle sur l’impact des doubles standards sur la pratique et la perception du droit international. Les participants exploreront la manière dont ces dynamiques se croisent avec les intérêts politiques et l’application sélective, dans le but de favoriser une compréhension plus profonde et interdisciplinaire de la question.

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10 octobre 2024 – Intégration des réfugiés & ‘capacités’ : Table ronde informelle avec Jenny Phillimore

Les questions relatives à l’intégration des réfugiés et des migrants sont au centre des préoccupations des chercheurs et des décideurs politiques depuis des décennies. Les événements actuels confirment leur pertinence : qu’il s’agisse d’émeutes anti-migrants alimentées par la désinformation, de réponses communautaires plus larges qui mettent l’accent sur l’inclusion, ou de débats électoraux polarisés dans de nombreuses sociétés, nos expériences collectives et nos perceptions de l’intégration ont des conséquences significatives.

Le terme « intégration » lui-même est contesté et, ces dernières années, il a fait l’objet d’une nouvelle théorisation qui met l’accent sur le partage des responsabilités, le contexte, la multidimensionnalité et la multidirectionnalité (Phillimore, Morrice et Strang, 2024). Les études et les cadres politiques récents reconnaissent non seulement que l’intégration est « un processus dynamique et bidirectionnel d’accommodement mutuel de tous les immigrants et résidents » (Commission européenne, 2004), mais ils mettent également l’accent sur le rôle des sociétés d’accueil dans le soutien et la fourniture du contexte de l’intégration et dans l’élaboration des résultats de l’intégration des réfugiés (Hynie, 2018; Phillimore, 2021).

Il s’agit là d’avancées importantes par rapport aux cadres antérieurs qui tendaient à se concentrer uniquement sur les réfugiés ou les migrants eux-mêmes, et sur leur « réussite » ou leur « échec » en matière d’« intégration ». Les nouveaux modèles adoptent une approche plus holistique, incorporant des mesures des résultats de l’intégration qui vont au-delà des considérations économiques. Cette table ronde interactive examinera les prochaines étapes de la théorie et de la pratique de l’intégration, en s’appuyant sur ces récents développements dans le domaine.

L’un des domaines potentiels de travail futur est d’articuler un lien plus fort avec les concepts d’agence des réfugiés et des migrants – en veillant à ce que les cadres qui mettent l’accent sur le contexte sociétal fassent également de la place à l’agence individuelle. La table ronde examinera les idées émergentes sur les « capacités d’intégration des réfugiés » en tant que passerelle potentielle, en s’appuyant sur les travaux en cours de la professeuree Jenny Phillimore, experte britannique de premier plan en matière d’intégration et professeur de migration et de superdiversité à l’université de Birmingham. Le rôle des approches communautaires de la réinstallation et de l’accueil des réfugiés, telles que le parrainage communautaire, sera également exploré.

Les participants sont encouragés à apporter leurs propres idées et questions concernant les prochaines étapes de la recherche et de la pratique en matière d’intégration. Quels sont les autres concepts ou dimensions manquants ou sous-développés, et comment ces lacunes peuvent-elles être comblées?

La discussion se déroulera en personne, conformément à la règle de Chatham House, afin de faciliter une discussion active, participative et franche entre universitaires et praticiens.

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10 october 2024 – Innovation dans les parcours de protection : Parrainage communautaire et parcours complémentaires

L’urgence mondiale actuelle en matière de déplacement, caractérisée par un nombre croissant de migrants forcés ayant besoin d’un refuge, a incité à explorer des solutions alternatives aux programmes traditionnels de réinstallation des réfugiés. Les parcours complémentaires et le parrainage communautaire sont apparus comme des approches novatrices de la réinstallation des réfugiés qui impliquent souvent un partenariat entre l’État et la société civile, voire le secteur privé. Ces initiatives s’appuient sur des années d’expérience du Canada dans le cadre de son programme de parrainage privé.

Cette présentation se concentrera sur l’état global des connaissances sur les parcours complémentaires et le parrainage communautaire en dehors du Canada. La professeure Phillimore présentera les résultats d’une analyse documentaire systématique de la recherche évaluée par les pairs sur ces programmes. Elle soulignera les connaissances actuelles, identifiera les lacunes de la recherche et esquissera un programme de recherche futur.

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27 février 2024 – La guerre en Ukraine & l’OSCE : L’ordre changeant de la sécurité paneuropéenne

De l’Acte final d’Helsinki à la rupture du consensus et de la pertinence : L’OSCE en tant que fin réaliste d’une construction internationaliste libérale. Quelles sont les implications et les leçons à en tirer? La CSCE est devenue l’OSCE à l’aube de la « fin de l’histoire » en 1994. Transformer une conférence en une organisation signifiait transformer une construction de la guerre froide en engagements politiques concrets et pratiques, en faisant de la démocratie libérale le fondement d’une approche globale de la sécurité. L’enthousiasme pour la démocratie libérale s’étant estompé au sein de l’OSCE (et ayant été clairement rejeté par certains), la possibilité pour les États de se mettre d’accord sur des engagements plus consensuels s’est considérablement amoindrie. Son modèle de gouvernance fondé sur le consensus a profité de l’euphorie qui a suivi la fin de la guerre froide. Cependant, il a maintenant enfermé l’organisation dans un jeu de gouvernance aux rendements décroissants, car le consensus entre les États s’est effondré en raison des intérêts de plus en plus fragmentés des États. Pour tous les États, il semble qu’il y ait un moment charnière où les organisations internationales dont la pertinence diminue ne sont plus utiles. La guerre en Ukraine a mis en évidence cette évolution de l’OSCE, qui est passée d’un institutionnalisme international libéral à un outil réaliste pour les États. L’« Ouest » (ou les États situés à l’ouest de Vienne) est désormais prêt à contourner la gouvernance fondée sur le consensus pour atteindre des objectifs (néo)réalistes en utilisant l’organisation comme un outil direct de soutien à l’effort ukrainien. La récente réunion ministérielle de Skopje, en Macédoine du Nord, du 30 novembre au 1er décembre 2023, a débuté par le départ spectaculaire des ministres des affaires étrangères de l’Ukraine, de la Pologne et des trois États baltes en prévision de l’arrivée du ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, mais a néanmoins abouti à la création d’une présidence pour 2024, Malte, et un mandat supplémentaire de neuf mois pour les principaux dirigeants de l’OSCE, le secrétaire général de l’OSCE, le haut-commissaire de l’OSCE pour les minorités nationales, le représentant de l’OSCE pour la liberté des médias, le directeur du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE. L’OSCE continuera à boiter en 2024, même s’il n’y a toujours pas de consensus sur le budget depuis 2021. La question essentielle est de savoir si l’OSCE peut, dans une certaine mesure, mettre en œuvre son mandat dans les conditions actuelles. En conclusion, la conférence présentera quelques scénarios possibles pour l’OSCE à court et à moyen terme, compte tenu des évolutions géopolitiques potentielles.

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12 février 2024 – Le monde en crise : Pourquoi un traité mondial pour la protection des minorités est plus que jamais nécessaire

Cet événement mettra en vedette Fernand de Varennes. Il est professeur auxiliaire spécialisé en droits de la personne à l’Université nationale d’Irlande-Galway, ainsi que professeur invité à l’Université catholique de Lyon (France) et à l’Université de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Il a également exercé, entre août 2017 et novembre 2024, le mandat de rapporteur spécial des Nations unies sur les questions relatives aux minorités. Il est reconnu comme l’un des plus grands experts mondiaux sur les droits de l’homme internationaux des minorités, les questions relatives aux langues et la prévention des conflits ethniques. Il a reçu des prix en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et en Pologne et a publié quelque 300 ouvrages dans plus de 30 langues.

2023

16 octobre 2023 – Discours du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Le Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne (CREDP) et le Professeur Neuberger-Jesin sur la résolution de conflits internationaux ont été honorés d’accueillir M. Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, à l’Université d’Ottawa, pour sa première et unique intervention publique au Canada.

Lire l’intégralité de son discours ici.

 

2022

Atelier – L’Union africaine à 20 ans : passé et avenir panafricain dans la politique mondiale

L’Union africaine aura vingt ans en juillet 2022, ce qui constitue une occasion importante de réfléchir aux questions de gouvernance africaine, à la pensée politique et à la place du continent dans l’ordre mondial plus large. La fondation de l’UA a été considérée par beaucoup comme le point culminant du mouvement panafricaniste, car l’organisation a établi un programme ambitieux pour un avenir de paix, de démocratie et de prospérité à travers l’Afrique, dans un contexte d’hégémonie libérale mondiale. Vingt ans plus tard, nous sommes confrontés à un moment politique très différent, le continent africain devant faire face à une multitude de défis existants et nouveaux, tandis que l’ordre mondial est en transition, la démocratie, l’économie de marché et les droits de l’homme étant de plus en plus menacés.

En avril 2022, le projet Changement de l’ordre a organisé un atelier et une table ronde au CÉPI pour explorer les possibilités et les défis présentés par l’évolution du rôle de l’Union africaine et des idées politiques panafricaines dans l’ordre mondial contemporain. Le projet a réuni des spécialistes de renommée mondiale en relations internationales et en politique africaine, basés en Amérique du Nord, en Europe et sur le continent africain. L’atelier visait à examiner trois thèmes interdépendants : premièrement, comment l’Union africaine a-t-elle transformé la gouvernance continentale au cours des 20 dernières années ? Deuxièmement, comment les actions de l’Union africaine et les nouveaux développements de la pensée politique africaine ont-ils changé notre façon de penser à la place du continent dans l’ordre mondial ? Troisièmement, quelles sont les nouvelles avenues et les possibilités productives que nous pouvons trouver dans ces débats pour faire face à la crise actuelle de l’ordre mondial ? En explorant ces questions, l’atelier a contribué aux débats scientifiques sur l’évolution de l’ordre mondial et aux discussions politiques sur la nature de la gouvernance continentale dans la politique africaine. L’atelier se terminera par une table ronde publique.

L’atelier s’est clôturé par une table ronde publique intitulée « L’UA à 20 ans : défis et opportunités » à laquelle ont participé Rita Abrahamsen, Oumar Ba, Thomas Tieku et Antonia Witt.

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16 mars, 11h30 – 13h HNE

Répondre aux déplacements forcés causés par les changements climatiques et la dégradation de l’environnement : Stratégies juridiques au Canada et en France

Plus que jamais, les pays du monde entier sont confrontés à la question de savoir comment le droit et les politiques doivent répondre aux besoins des personnes déplacées en raison des changements climatiques et d’autres formes de dégradation de l’environnement. Quelles formes de protection sont disponibles, ou devraient l’être? Quel est le rôle des défenseurs et de la profession juridique dans l’obtention de la justice et des solutions pour ceux qui subissent ces formes de déplacement? Cet atelier examinera ces questions dans le contexte du Canada et de la France.

Intervenants: Maître Ludovic Rivière & Warda Shazadi Meighen

Modéré par: Yves Le Bouthillier

2021

10 fevrier 2021 – Transformer la société civile: la promotion de la démocratie et les ONG locales au Zimbabwe

Conférencier : Dr. Farai Chipato