
Date: 8 septembre 2025 - 12h00 à 13h30
Lieu: FSS 4004, 120 Université Privé, Université d\'Ottawa
Présenté par le CÉPI et le Réseau en théorie internationale (RTI)
En décembre 1911, le scientifique et explorateur norvégien Roald Amundsen planta le drapeau norvégien au pôle Sud. Un siècle plus tard, en août 2007, deux mini-sous-marins russes plantèrent le drapeau russe sur le fond marin du pôle Nord. Au cours de l’hiver 2024-2025, le président américain élu Donald Trump est revenu sur un sujet abordé lors de son premier mandat et a suggéré que les États-Unis devraient prendre le contrôle du Groenland. Ces trois événements se sont déroulés dans un contexte de concurrence et ont suscité un intérêt considérable à l’échelle mondiale. Pourquoi ces événements ont-ils attiré l’attention du monde entier et y avait-il des parallèles à travers le temps, au-delà des similitudes géographiques ? Pourquoi, malgré l’inhospitalité des régions en question, les États souhaitent-ils posséder les pôles ?
Les explications géostratégiques ou géoéconomiques ne manquent pas pour justifier la volonté de posséder les pôles. L’objectif de cette présentation est néanmoins d’ajouter une dimension qui fait défaut dans la plupart des analyses actuelles de la politique polaire, et ce faisant, de proposer un autre cadre d’interprétation du phénomène. Selon nous, ce qui manque dans les analyses existantes, ce sont les effets structurants de la politique nationale et internationale en matière de compétition pour le statut, la façon dont les États se perçoivent eux-mêmes, la façon dont ils souhaitent être perçus par les autres et la façon dont les autres réagissent à ces désirs. En conséquence, nous soutenons que la compétition pour le statut peut être comprise comme une forme de méta-structuration de la politique polaire au cours du dernier siècle et demi. Nous étayons cette affirmation par des discussions sur les explorations polaires, la possession des pôles et la science polaire, qui s’articulent toutes autour des réalisations polaires comme signe de la puissance civilisationnelle.
Conférenciers :
Halvard Leira est directeur de recherche et professeur de recherche au NUPI (Institut norvégien des affaires internationales). Il a publié de nombreux articles en anglais et en norvégien sur la pensée politique internationale, l’histoire conceptuelle, l’historiographie, la politique étrangère, la diplomatie, la course et le statut, le plus souvent en mettant l’accent sur les relations internationales historiques. Il est actuellement rédacteur en chef adjoint de l’European Journal of International Relations et du Hague Journal of Diplomacy.
Benjamin de Carvalho est professeur de recherche à l’Institut norvégien des affaires internationales (NUPI) à Oslo. Il est titulaire d’un doctorat de l’université de Cambridge et a également étudié à la New School for Social Research (New York) et à l’université d’Oslo. Ses travaux portent principalement sur l’intersection entre l’histoire, la sociologie et les relations internationales, et il s’est concentré sur les questions de formation des États, de nationalisme, de religion et de souveraineté. Il a également publié des articles sur le statut dans les relations internationales, ainsi que sur la consolidation et le maintien de la paix. Parmi ses publications récentes, citons The Routledge Handbook of Historical International Relations (coédité avec Leira et Costa Lopez) et The Sea and International Relations (coédité avec Leira).
Président :
Srdjan Vucetic est professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales. Ses recherches portent sur la politique étrangère et de défense des États-Unis et du Canada, ainsi que sur la sécurité internationale. Avant de rejoindre l’ÉSAPI, Srdjan était Randall Dillard Research Fellow en études internationales au Pembroke College, Université de Cambridge. Srdjan coordonne le réseau en théorie internationale du CÉPI depuis 2012.
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