Date: 28 novembre 2024 - 10h00 à 11h30
Lieu: Simard 125, 60 Privé Université, Ottawa
Présenté par la Chaire en histoire et culture slovaques de l’Université d’Ottawa, le département d’histoire et le CÉPI
La période d’après-guerre est généralement perçue comme une période de division brutale, un conflit mondial historique entre les États-Unis et l’Union soviétique. Mais en réalité, l’après-guerre a été le théâtre d’une coopération internationale d’une ampleur remarquable. Les Nations unies et leurs agences, ainsi que les organisations régionales, les organisations non gouvernementales internationales et les fondations privées ont rassemblé des acteurs de mondes opposés, encourageant la collaboration internationale au-delà des divisions géopolitiques et idéologiques de la guerre froide.
En plongeant dans les archives de ces organisations et associations, Sandrine Kott propose un nouveau récit de la guerre froide qui met en avant la montée de l’internationalisme en tant qu’idéologie et en tant que pratique. Elle examine la coopération transfrontalière dans les espaces internationaux, en mettant l’accent sur le rôle des puissances moyennes, y compris les pays neutres et d’Europe de l’Est. Mme Kott souligne que la nécessité de remédier aux inégalités mondiales est devenue une préoccupation centrale, les responsables et les experts affirmant que les inégalités économiques mettaient en péril l’instauration d’une paix durable. Les organisations internationales ont donné aux pays nouvellement décolonisés et aux pays du « tiers monde » une plate-forme pour remettre en question la répartition mondiale du pouvoir et de la richesse, et elles ont encouragé la coopération transnationale dans des domaines tels que les droits de l’homme et les droits des femmes. En évaluant l’échec de la mise en place d’un nouvel ordre économique international dans les années 1970, Kott apporte une nouvelle perspective sur la montée du néolibéralisme. Véritable étude globale de la guerre froide à travers le prisme des organisations internationales, A World More Equal montre également pourquoi l’internationalisme de cette époque offre des ressources pour s’attaquer aux inégalités sociales et mondiales d’aujourd’hui.
Ce livre a été traduit par Arby Gharibian.
Conférencière :
Sandrine Kott est professeure d’histoire de l’Europe moderne à l’université de Genève et professeure invitée à l’université de New York. Elle est historienne sociale de l’Allemagne moderne et de l’Europe dans une perspective globale. Parmi ses dernières publications : A World More Equal: An Internationalist Perspective on the Cold War, Columbia University press, 2004, traduction révisée de Organiser le monde. Une autre histoire de la guerre froide, Paris, Le Seuil, 2021 ; Day to Day Communisme, Michigan University press, 2014 ; Sozialstaat und Gesellschaft. Das deutsche Kaiserreich in Europa, Göttingen, Vandehoeck&Ruprecht, 2014, éd. avec Kiran Klaus Patel, Nazism across Borders. The Social Policies of the Third Reich and their Global Appeal, Oxford University Press, 2018, (éd. avec Michel Christian et Ondrej Matejka), Planning in Cold War Europe, competition, cooperation, circulations, Oldenburg, De Gruyter, 2018.
Modérateur :
Roman Krakovsky est titulaire de la Chaire d’histoire et de culture slovaques à l’Université d’Ottawa et professeur adjoint au Département d’histoire. Ses recherches portent sur les stratégies de modernisation en Slovaquie et en Europe centrale et orientale. Ses dernières publications incluent Le Populisme en Europe centrale et orientale (2019) et L’Europe centrale et orientale de 1918 à la chute du mur de Berlin (2017).
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