Date: 27 février 2025 - 14h30 à 16h00
Lieu: FSS 5028, 120 Université Privé, Université d\'Ottawa
Présenté par le CÉPI et le Réseau de recherche en économie politique internationale (RÉPI)
Alors que les chercheurs en sciences sociales continuent de faire face à des crises quasi incessantes, les universitaires ont entrepris un virage épistémique dans l’économie politique internationale (EPI) afin de déconstruire la manière dont la connaissance est produite, légitimée et maintenue. Pourtant, l’EPI a rarement pris en compte la fonction que joue l’ignorance dans la formation de notre compréhension de l’économie. Dans cet exposé, nous tentons de remédier à cette omission en nous appuyant sur des données originales concernant la manière dont les techniques actuarielles employées par le secteur des assurances au Royaume-Uni (RU) permettent à la fois de « tarifer » les risques climatiques et d’articuler la réponse des secteurs à ces risques. Nous proposons le terme d’anosognosie – entendu comme un déficit de connaissances – comme forme d’ignorance pour expliquer comment le risque climatique est minimisé ou souvent omis dans les estimations actuarielles. Nous identifions un processus successif en trois étapes dans lequel l’anosognosie s’est manifestée dans l’approche du risque climatique par le secteur financier, se manifestant d’abord dans la modélisation et la production de scénarios de l’avenir qu’ils veulent présenter par opposition à ce qui reflète plus précisément le risque climatique systématique. Après avoir élaboré des scénarios potentiels, nous constatons que le secteur est largement d’avis que les risques peuvent être atténués en diversifiant les portefeuilles d’actifs et en considérant ces risques comme des opportunités. Enfin, nos données montrent que l’on s’attend à ce que, en cas d’échec, l’État garantisse les actifs en difficulté afin d’éviter le risque de contagion dans le système financier. En mettant l’accent sur l’utilité pratique de l’ignorance, nous démontrons que le risque de contagion n’est pas une fatalité.
Conférencier :
James Jackson est chercheur Hallsworth au SCI et au département politique. Il étudie les politiques de transition vers les véhicules électriques et l’intersection des politiques fiscales, monétaires et climatiques. Avant d’occuper ce poste, il a étudié la manière dont le COVID-19 et l’inflation causée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie affectent les objectifs Net-Zero en Australie, au Canada et au Royaume-Uni. Projet conjoint entre le Sustainable Consumption Institute, l’université de Manchester, l’université de Melbourne et l’université de Toronto, la recherche vise à quantifier l’impact des crises économiques sur la décarbonisation de l’économie et les implications pour une transition juste. James a rejoint l’institut après avoir obtenu son doctorat à l’université de Sheffield et au Sheffield Political Economy Research Institute (SPERI), où sa thèse analysait les politiques de transition vers les véhicules électriques en Allemagne et au Royaume-Uni. Il a occupé des postes d’invité à l’Université de Bergen (2022), à l’Université de Toronto (2023) et à l’Université de Melbourne (2024).
Modérateur :
Ryan M. Katz-Rosene – Professeur associé, École d’études politiques, Université d’Ottawa et coordinateur du RÉPI
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