Date: 19 mars 2019 - 12h à 13h30
Lieu: FSS 4004, 120 University Privé
Présenté par le CÉPI et le Réseau en théorie internationale
Les frontières sont souvent considérées comme des « outils » du pouvoir souverain. Elles constituent un instrument d’autorité dans le système international entre États souverains. Cette conférence cherche à problématiser cette perspective, en examinant le cas du camp Unist’ot’en dans le nord de la Colombie-Britannique, qui a adopté des pratiques frontalières, dont la mise en place d’un point de contrôle sur la route menant au territoire Unist’ot’en et un contrôle de la circulation par hélicoptère. En ce qui concerne ce camp, cette discussion expliquera que ces pratiques frontalières s’inspirent des modes de vie traditionnels autochtones pour contester et d’écarter l’autorité souveraine colonialiste. Cette approche s’oppose au concept traditionnel des frontières qui consiste à organiser l’autorité colonisatrice. Ainsi compris, le rapport soutient que lorsque les frontières et les pratiques frontalières sont inscrites dans le savoir autochtone et qu’elles reposent sur les autorités autochtones, elles peuvent ainsi être considérées comme des portes d’entrée vers une « décolonisation significative ».
Liam Midzain-Gobin est candidat au doctorat en RI à l’Université McMaster. Son travail apporte une théorie déterminante des relations internationales dans l’étude du colonialisme. Il cherche aussi bien à analyser la manière dont l’État colonial se perpétue qu’à analyser les déstabilisations des peuples autochtones dans ce processus.