Date: 6 février 2025 - 11h30 à 13h00
Lieu: FSS 4006, 120 Université Privé, Université d\'Ottawa
Présenté par le CÉPI et le Réseau de recherche en économie politique internationale (RÉPI)
Le concept de « risques liés à la nature » a émergé au cours des cinq dernières années comme un cadre clé pour l’intégration de la biodiversité dans les connaissances et les pratiques de la finance durable. S’appuyant sur des entretiens, des documents et des observations, Sylvain retrace les principaux événements, acteurs et rapports qui ont façonné cette nouvelle « innovation conceptuelle “ pour représenter la signification instable et contestée de la biodiversité, en particulier dans le domaine des ” banques centrales vertes » et du Réseau pour l’écologisation du système financier (NGFS). Il affirme que les risques liés à la nature représentent une nouvelle « climatisation » de la biodiversité, émergeant au cours d’un nouveau cycle de négociations internationales sur la biodiversité au début des années 2020. Ce processus a permis de recadrer la biodiversité et de l’hybrider avec le domaine dominant de la politique environnementale mondiale, en étendant l’autorité des climatologues, en particulier des économistes du climat, à la gouvernance de la biodiversité. Toutefois, ce changement occulte les causes profondes et les conséquences plus larges de la perte de biodiversité. Par conséquent, les pratiques financières durables conçues dans ce cadre pourraient paradoxalement exacerber la dégradation de la biodiversité qu’elles visent à prévenir.
Cet événement se déroulera en anglais.
Conférencier :
Sylvain Maechler est titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université de Lausanne. Il est actuellement boursier postdoctoral du Fonds national suisse de la recherche scientifique et occupe des postes de chercheur invité à l’Université Goethe de Francfort et à l’Université d’Ottawa dans le cadre d’un projet de recherche sur la manière dont les banques centrales abordent les crises environnementales, en particulier la perte de biodiversité. Il est également chercheur à l’université de Lausanne. Ses recherches se situent à l’intersection de la politique environnementale mondiale et de l’économie politique internationale, examinant l’évolution du capitalisme contemporain face aux crises environnementales mondiales, notamment par le biais de l’évaluation économique de la nature et d’autres instruments comptables, financiers et basés sur le marché. Ses travaux ont été publiés dans des revues de premier plan, notamment le European Journal of International Relations, Global Environmental Politics, New Political Economy et Review of International Political Economy.
Modératrice :
Jacqueline Best est professeure titulaire à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa. Ses recherches se situent à l’intersection des relations internationales, de l’économie politique et de la théorie sociale. Ses recherches actuelles portent sur le rôle de l’exceptionnalisme, de l’échec et de l’ignorance dans la politique économique, en retraçant leur évolution depuis les débuts du néolibéralisme jusqu’à aujourd’hui.
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