Date: 28 janvier 2025 - 11h30 à 13h30
Lieu: FSS 5028, 120 Université Privé, Université d\'Ottawa
Présenté par le CÉPI et le Réseau en théorie internationale (RTI)
Comment l’ethnonationalisme affecte-t-il l’armée ? Le principal dilemme des relations civilo-militaires consiste à trouver un équilibre entre une armée suffisamment forte pour protéger l’État et suffisamment obéissante pour n’utiliser sa force qu’à la demande des dirigeants civils. Les mesures de contrôle civil démocratique offrent aux militaires une autonomie opérationnelle en échange de leur neutralité politique. Toutefois, ce marché est remis en cause par l’ethnonationalisme. Les dirigeants ethnonationalistes entraînent les militaires dans la politique et les utilisent à l’encontre de la démocratie, mettant à l’épreuve la norme d’apolitisme et d’allégeance à une constitution démocratique cultivée par les militaires.
Dans cette présentation, Mme Ramkumar montre comment le nationalisme hindou a rendu la politique indienne plus sûre en approfondissant les clivages sociaux préexistants et en faisant l’amalgame entre les menaces externes et internes à la sécurité. Elle étudie les interactions entre le leader nationaliste indien, le Premier ministre Narendra Modi, et l’armée indienne. À travers des entretiens avec des officiers militaires en activité ou à la retraite, elle constate que la rhétorique sécuritaire du gouvernement élargit la notion d’« ennemis de l’État ». Alors que l’armée se concentrait auparavant sur des opérations conventionnelles contre les forces militaires voisines, le gouvernement la déploie désormais régulièrement pour entreprendre des missions d’« aide aux autorités civiles » légalement autorisées, qui brouillent la frontière entre les menaces externes et internes. Les ennemis sont désormais ceux que le gouvernement considère comme « anti-nationaux », à savoir les minorités, les citoyens des castes inférieures et les opposants au gouvernement.
Conférencière :
Manaswini Ramkumar est la boursière postdoctorale du CDSN 2024-2025 à la Norman Paterson School of International Affairs de l’Université Carleton. Elle a obtenu son doctorat en relations internationales à la School of International Service de l’American University à Washington DC. Ses recherches portent sur les relations civilo-militaires dans le contexte de l’érosion démocratique. Elle étudie également la construction de l’État postcolonial, la démocratie sous-nationale et la résistance autoritaire. Ses travaux ont été financés par l’American University, l’Association for Documentary Editing et l’American Political Science Association. Elle est titulaire d’une maîtrise en relations internationales de l’American University et d’une maîtrise en études stratégiques de la S. Rajaratnam School of International Studies de la Nanyang Technological University de Singapour, où elle a travaillé comme chercheur associé dans le programme d’études militaires et a été chargée de cours en formation militaire professionnelle pour les forces armées de Singapour.
Président :
Srdjan Vucetic est professeur titulaire à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales. Ses intérêts de recherche sont la politique étrangère canadienne et américaine et la sécurité internationale. Avant de se joindre à l’École, Srdjan était Randall Dillard Research Fellow in International Studies au Pembroke College de la University of Cambridge.
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