Par Matthew Paterson
Ce projet de recherche de trois ans traite de l’émergence des marchés de carbone, dans plusieurs endroits, comme réponses au réchauffement climatique. Il effectue cette analyse à travers les concepts de la gouvernance et la légitimité. La recherche sur les formes novatrices de gouvernance mondiale suggère que ces deux thèmes sont particulièrement importants pour comprendre les dynamiques de ces dispositifs et les dilemmes auxquels ses promoteurs font face. Comment devrait-on réglementer ces marchés afin de s’assurer qu’ils produisent les réductions des émissions de façon efficace? Comment est-ce que les acteurs répondent aux revendications que ce type de réponse est illégitime et/ou inutile? Qu’est-ce qui est nécessaire pour que les marchés de carbone se légitiment?
La recherche poursuit ces questions à travers trois types d’analyse. D’abord, nous analysons le développement des marchés de carbone au Canada (au niveau fédéral ainsi que provincial), en particulière en comparaison avec des processus semblables en Australie et aux États-Unis. Ensuite, nous explorons le développement des réseaux politiques qui ont promu l’échange des droits d’émission depuis le début des années 1990. Finalement, nous analysons les propositions pour de nouveaux marchés de carbone lorsque les États négocient un remplacement pour le protocole de Kyoto.
La recherche contribuera aux débats scientifiques sur le caractère évoluant de la gouvernance mondiale. La recherche contribuera également aux débats sur les réponses souhaitables aux changements climatiques.
Ce projet est financé par le CRSH, de 2009-2012. Matthew Paterson est le chercheur principal. Les autres chercheurs sont Steven Bernstein et Matthew Hoffmann à l’Université de Toronto, and Michele Betsill au Colorado State University (États-Unis).
Par Hélène Pellerin
L’ émigration en tant que facteur de développement reçoit depuis les dix dernières années l’attention des pouvoirs publics et des institutions financières internationales. Elle est dorénavant perçue, à peu près consensuellement comme étant une source de développement potentielle, stable et prometteuse. Et plus récemment, les diasporas, ces stocks de migrants établis à l’étranger, deviennent aussi un objet d’étude et de politiques d’intérêt pour les États d’origine, les institutions internationales et même les États d’accueil de ces groupes de personnes. Ce projet de recherche, mené conjointement avec la professeure Beverley Mullings (Geography, Queen’s University), vise à retracer l’étude de l’évolution de la conception des diasporas dans les initiatives et stratégies de développement des pays moins développés, et de saisir la place qu’occupe ce phénomène dans l’économie politique mondiale.
Par Hélène Pellerin
En langue anglaise, on voit de plus en plus d’ouvrages et de réflexions sur la perspective, nationale ou réseautisée, dans le champ d’études des relations internationales. Curieusement, aucune de ces réflexions n’avait encore fait l’objet d’une publication en français. Un ouvrage collectif en français sur cette question est donc en préparation (à venir chez Athéna (Montréal) automne 2010). La préparation de cet ouvrage a interpellé plusieurs personnes à pousser la réflexion sur la langue comme fondement d’une perspective.
Par Hélène Pellerin
Depuis plusieurs années la question de la migration et de la mobilité des personnes au sens large font l’objet d’études mettant l’accent sur les logiques de gouvernance, de régulation et de contrôle de cette mobilité. Les tendances à la mobilité du point de vue économique et des conditions de production restent peu abordées dans ce contexte, un peu comme si elles allaient de soi, portées par le penchant naturel des personnes à se déplacer. Ce projet de recherche, encore à l’étape de sa formulation, vise à comprendre comment des conditions de production et de travail dans trois secteurs économiques que sont l’agriculture, le textile-vêtement et le secteur des travaux publics. Il s’agit là de secteurs qui s’organisent de plus en plus mondialement, créant aussi par le fait même de nouvelles conditions de mobilité et comment ces conditions sont ensuite articulées, modifiées et adoptées par les personnes et les pouvoirs publics. Les résultats de cette étude serviront à mieux comprendre les dynamiques de la mobilité et l’influence relative des régulations étatiques.
Par Jacqueline Best et Alexandra Gheciu
Que nous étudions l’avalanche de renflouements des sociétés financières privées dans le cadre de la récente crise financière, l’utilisation de plus en plus marquée des partenariats entre gouvernements et entrepreprises privées dans les grandes opérations internationales de sécurité ou l’accent mis sur le rôle des acteurs de la société civile dans les processus de gouvernance internationale économique, sécuritaire et environnementale, il devient de plus en plus indéniable que les dimensions publiques de gouvernance mondiale subissent actuellement une importante transformation. Malgré l’attention prêtée en relations internationales à la transformation des relations entre le public et le privé en gouvernance mondiale, la plupart de ces travaux sont visés sur le rôle croissant des acteurs, modalités et formes d’autorité privés. En contraste, ce projet vise l’autre côté de l’équation: nous nous intéressons davantage à la transformation de la dimension publique de la gouvernance mondiale. En analysant cette transformation, nous avançons aussi un argument plus général, suggérant que les catégories mêmes du public et du privé doivent être conceptualisées comme une collection de pratiques culturelles et sociales, plutôt que comme des domaines clos.
Ce projet a commencé avec un atelier financé par le CRSH et se poursuit en collaboration avec des chercheurs des universités McMaster, Waterloo, Toronto, Maryland et UC-Irvine.
Par Jacqueline Best
Même avant la récente crise financière, il était déjà clair que les institutions internationales et nationales changeaient les moyens qu’elles utilisaient pour gouverner l’économie politique mondiale. La crise financière asiatique de 1997-98 a obligé le Fonds monétaire international à transformer de façon importante ses modalités de surveillance et de prêts, tandis que les échecs dans le domaine de l’aide au développement pendant les années 1990 ont mené à une réorientation de politiques à la Banque mondiale et chez les pays donateurs.
Ce projet de livre, financé par le CRSH, analyse les mutations au sein des processus de gouvernance économique, avec un accent particulier sur l’émergence de quatre stratégies clés du FMI, de la Banque mondiale et des donateurs les plus importants: le développement de nouvelles normes mondiales, l’appropriation locale des politiques promues, la gestion des risques et la mesure des résultats. À travers des entrevues, des recherches aux archives et l’analyse de documents, ce projet examine comment ces nouvelles stratégies influent sur les objets, les techniques et les formes d’autorité déployés par ces organisations et évalue si ces nouvelles pratiques de gouvernance sont durables.
Par Patrick Leblond
Les grands marchés ont tendance à dominer la gouvernance de l’économie mondiale. Dans le domaine de la gouvernance financière mondiale, cependant, l’Union européenne (UE), jusqu’à récemment, avait peu d’influence; ce sont les États-Unis qui ont largement dominé la fixation des règles financières internationales et les règlements. Néanmoins, en centralisant ses règle en matière de réglementation financière, l’UE a réussi à accroître son influence vis-à-vis des États-Unis en matière de gouvernance financière internationale au cours de la dernière décennie. La zone où ce changement a été la plus visible et la plus marquée est celle des normes comptables internationales. Ce projet de recherche porte sur l’importance croissante de l’UE en tant qu’acteur mondial dans le gouvernement de la finance mondiale dans la perspective des normes comptables. Ce faisant, il étudie les relations de l’UE avec les États-Unis et l’International Accounting Standards Board, l’organisme international chargé de fixer des normes internationales d’information financière. Enfin, il analyse comment l’adoption par l’UE des ces normes au début des années 2000 a mis en mouvement la mondialisation des normes comptables.
Par Patrick Leblond
Le but de ce projet de recherche est de déterminer et d’expliquer dans quelle mesure se déroule un changement structurel de la puissance financière de la région de l’Atlantique Nord vers l’Asie, ce qui signifie que la gouvernance de la finance mondiale n’est plus uniquement une affaire transatlantique (nord), comme cela a été le cas depuis 1945. À ce titre, la recherche fournira une base solide pour évaluer la forme et le contenu de la gouvernance financière mondiale future, y compris le rôle et l’influence des institutions internationales telles que, par exemple, le Comité de Basel sur le contrôle bancaire, le Conseil de stabilité financière, l’International Accounting Standards Board et le Fonds monétaire international. À son tour, cette évaluation permettra d’enrichir notre point de vue sur les perspectives du système financier mondial en matière de stabilité, qui est une condition préalable à la prospérité économique. Enfin, le projet fournira une meilleure compréhension du rôle que peuvent jouer les puissances moyennes comme le Canada dans la gouvernance de la finance mondiale, en particulier dans un contexte où les pays asiatiques comme la Chine et l’Inde gagnent du pouvoir financier au détriment de l’Union européenne et des États-Unis.