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Par Ernie Regehr
Une note de synthèse du CÉPI, novembre 2024

En bref…

  • Bien que l’Arctique ait été une région de faible tension et de forte coopération, l’environnement des menaces a changé. Toutefois, les alertes à la menace et les projections de batailles à venir en disent plus long sur les conditions dangereuses en Europe que dans l’Arctique.
  • La militarisation de l’Arctique se mesure notamment à la présence de dizaines de sites militaires ou à double usage, dotés d’un personnel permanent et disséminés dans toute la région. Toutefois, la Russie est le seul État à disposer d’armes nucléaires dans l’Arctique.
  • Ces installations militaires (conventionnelles et nucléaires) sont présentes dans l’Arctique depuis longtemps, et si nous revenons aujourd’hui à une période de fortes tensions, ce ne sont pas ces installations qui en sont la cause. L’Arctique n’est pas à l’origine des conflits, c’est une arène.
  • Les modes d’opération des forces russes et de l’OTAN dans l’Arctique peuvent exacerber les tensions stratégiques et les exacerbent actuellement.
  • Il convient de faire la distinction entre les missions conventionnelles de lutte anti-sous-marine (LAS) et celles qui visent les forces de dissuasion nucléaire. Les menaces qui pèsent sur les forces de dissuasion dissuadent fortement de coopérer à tout nouveau cycle de réduction des armes nucléaires.
  • Une réponse politique logique, bien que modeste, consisterait à rechercher un accord ou un arrangement mutuel pour limiter les opérations de lutte anti-sous-marine contre les forces de dissuasion de seconde frappe dans des zones désignées.
  • Les forces nucléaires russes à haute altitude ne seront pas démantelées ou réduites de manière significative sauf avec une évolution globale de la confrontation stratégique mondiale.

Ernie Regehr est un membre supérieur en matière de défense et de sécurité arctique avec la Simons Foundation Canada. Il a été cofondateur et, pendant trente ans, directeur exécutif de Project Ploughshares, un institut de recherche sur la paix basé au Canada qui se concentre sur les efforts de désarmement et la sécurité internationale. Il est Officier de l’Ordre du Canada.

 

Ernie était le conférencier invité lors d’un évenement organisé par le CÉPI le 24 octobre 2024. Vous pouvez regarder l’intégralité de son intervention ici :